La définition d'une clause résolutoire
Au même titre que le privilège du vendeur, la clause résolutoire permet de sécuriser une vente en viager qui implique le versement d’une rente. Pour rappel, le privilège du vendeur offre une réelle garantie concernant le versement de la rente.
Dans une vente en viager, le vendeur, appelé crédirentier, perçoit tous les mois une somme versée par l’acquéreur, appelé débirentier. Le privilège est publié à la suite de la signature de l’acte de vente auprès du registre de la publicité foncière. Ce privilège est en réalité une inscription grevant le bien au registre des hypothèques. C’est ainsi que la maison ou l’appartement vendu est mis en garantie pendant l’intégralité de la durée du viager.
Le privilège du vendeur est donc une hypothèque de premier rang qui protège le vendeur en cas de défaillance de la part de l’acquéreur. Ainsi, si défaillance il y a, le vendeur devient privilégié par rapport aux autres créanciers.
La clause résolutoire quant à elle, s’impose comme une double garantie en cela qu’elle protège le crédirentier face aux éventuels défauts de paiement de la part du débirentier. Si ce dernier ne s’acquitte plus de la rente, dès le premier défaut de paiement, le vendeur peut se prévaloir de la clause résolutoire. L’acheteur fait alors l’objet d’une mise en demeure, la vente est annulée et le vendeur récupère la pleine-propriété de son bien. La clause résolutoire implique également que le vendeur garde l’argent déjà versé, qu’il s’agisse du bouquet ou des rentes. Ces sommes font office de dommages et intérêts.
La clause résolutoire sécurise la transaction à double titre : non seulement elle préserve le vendeur face à d’éventuels impayés de la part de l’acheteur mais dissuade aussi ce dernier de ne pas rester fidèle aux termes établis dans le contrat.
Voici un exemple de clause résolutoire :
Une personne vend sa maison en viager. Au bout de 6 mois, alors qu’elle a déjà perçu le bouquet et le versement de six rentes, cette personne constate un défaut de paiement. Elle a alors la possibilité de se prévaloir de la clause résolutoire. Cela dit, elle peut aussi tout d’abord envoyer un commandement de payer visant la clause résolutoire. Si celui-ci reste sans effet, la clause résolutoire est appliquée et le vendeur récupère son bien et peut demander de conserver toutes les sommes déjà perçues.