Les guides pour bien comprendre le viager

Le lexique du viager

Arrérage de rente : L’arrérage de rente est le montant de la rente versé de manière périodique, le plus souvent mensuellement, à un bénéficiaire.

Bail à nourriture : Ancienne pratique juridique non inscrite dans le Code Civil, le bail à nourriture connaît aujourd’hui un regain d’intérêt. Il s’agit d’un contrat passé entre le vendeur d’un bien immobilier et l’acheteur, par lequel ce dernier s’engage à prendre soin du vendeur.

Barème Daubry : Le barème Daubry est un barème viager. Il a été établi par le viagériste Maître Jacques-A Daubry d’après l’étude de 20 000 contrats viagers. Il s’agit d’une véritable référence dans le calcul viager et il est en cela devenu véritablement incontournable.

Bouquet viager : C’est le montant qui vous sera versé comptant le jour de la vente, devant notaire.

Clause résolutoire : Elle représente l’une des deux garanties pour le vendeur. En cas de non-paiement de la rente durant deux mois, cette clause permet au vendeur d’annuler la vente en gardant toutes les arrhes qui lui ont été versées.

Crédirentier : Autrement appelé le vendeur, il va recevoir les sommes issues de la vente de son bien en viager.

Débirentier : Autrement appelé l’acquéreur, le débirentier va payer au vendeur le bouquet et la rente.

DUH (Droit d’Usage et d’Habitation) : Ce droit est conservé par le vendeur lors de la vente de son bien en viager occupé. Il permet au vendeur d’y demeurer et d’en user en tant que « bon père de famille ».

Espérance de vie : Votre espérance de vie est estimée par l’INSEE selon diverses statistiques que cet institut a compilé au sujet de la population française.

Libération anticipée : Dans un Viager Occupé, le vendeur peut, pour n’importe quelle raison, quitter son bien avant son décès (départ en maison de retraite…). Cette libération anticipée du bien entraîne une revalorisation de la rente ou du bouquet suivant les modalités inhérentes à la vente.

Prêt viager hypothécaire : Le prêt viager hypothécaire consiste en un prêt accordé à une personne en échange d’une hypothèque sur sa résidence principale.

Privilège vendeur : Cette garantie entre en vigueur lorsqu’il y a une rente. C’est une hypothèque de premier rang au profit du vendeur tant que ce dernier est en vie. Vous avez finalement la primauté en cas de défaut de paiement de l’acquéreur, au même titre qu’une banque pour un prêt.

Rente viagère : Elle est versée de façon mensuelle par l’acquéreur au vendeur. Elle permet à ce dernier de bénéficier d’abattement suivant son âge en déclarant seulement une partie de la rente à l’impôt sur le revenu. Elle est d’ailleurs totalement réversible sur la tête du conjoint survivant.

Valeur libre : Elle correspond à la valeur du bien immobilier libre d’occupant. C’est le prix que votre bien vaudrait si vous le vendiez en classique.

Valeur occupée : Elle correspond à la valeur du bien immobilier occupé des vendeurs. Ces derniers conservant le Droit d’Usage et d’Habitation, on le retire de la Valeur Libre du bien pour en obtenir sa Valeur Occupée.

Viager libre : C’est un type de vente immobilière dans lequel le vendeur cède la pleine propriété de son bien à l’acquéreur qui devra lui verser un bouquet et une rente.

Viager occupé : Le viager occupé est le type de viager le plus répandu. Il représente 90% des ventes de viagers. Le principe est simple : le vendeur vend son bien mais continue à l’occuper.

Viager occupé avec rente : C’est un type de vente immobilière dans lequel le vendeur conserve le Droit d’Usage et d’Habitation. Il a donc le droit de rester vivre dans le bien. L’acheteur lui verse en échange de l’acquisition du bien un bouquet et une rente.

Viager occupé sans rente : C’est un type de vente immobilière dans lequel le vendeur conserve le Droit d’Usage et d’Habitation. Il a donc le droit de rester vivre dans le bien. L’acheteur lui verse en échange de l’acquisition du bien un bouquet qui est égale à la Valeur Occupée du bien.

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Vos questions sur le viager : les réponses de nos avocats conseils.

Que se passe-t-il en cas de non-paiement de la rente ?

  • Légalement, en cas de non-paiement de la rente, le vendeur (crédirentier) ne peut pas demander l’annulation du contrat
    Il bénéficie à l’encontre de l’acquéreur (débirentier) uniquement de l’action de l’action en exécution forcée du contrat (action en paiement, mise en jeu des caution, saisies…etc.).

    Cependant afin de sécuriser l’opération, les notaires insèrent généralement dans l’acte de vente une clause résolutoire permettant au vendeur (crédirentier) de récupérer son bien, par voie judiciaire, si plusieurs rentes ne sont pas versées.
    Dans ce dernier cas, le vendeur (crédirentier) peut obtenir auprès du juge la conservation du bouquet et des rentes déjà versées, cette solution est régulièrement retenue par les tribunaux.

    A noter également que le vendeur (crédirentier) bénéficie du privilège vendeur, soit une hypothèque de premier rang qui lui permet d’obtenir la vente judiciaire du bien en cas de défaillance de l’acquéreur.

Quand reçoit-on les sommes dues (bouquet et rente) ?

  • Le bouquet et la rente sont perçus de façons distinctes
    Le bouquet est perçu par le vendeur (crédirentier) immédiatement lors de la signature de l’acte authentique.

    La périodicité de la rentre est librement convenue entre les parties, et peut ainsi être mensuelle, trimestrielle, semestrielle, voire annuelle.

    En pratique, la rente est versée mensuellement.

Que se passe-t-il en ce qui concerne la rente en cas de décès de l’une de deux têtes ?

  • La rente peut être constituée sur la tête de plusieurs personnes
    Tel sera souvent le cas lorsque la vente est consentie par plusieurs vendeurs (époux, coïndivisaires) ou lorsque le vendeur (crédirentier) d'un bien propre souhaite qu'à son décès, la rente bénéficie à son conjoint survivant, sa vie durant.

    Au décès de l’un des bénéficiaires expressément désignés dans l’acte de vente, le montant de la rente peut :

    - être réduit proportionnellement (rente « réductible ») ;
    - demeurer intégralement payé aux survivants (rente « réversible »).

    Dans la plupart des cas, la rente est réversible.

    Il appartient aux parties de choisir entre l'une ou l'autre de ces deux solutions et d'en faire mention dans une clause expresse de l'acte de vente.

Peut-on vendre un bien en viager à ses enfants / des membres de sa famille ?

  • S’il est possible de vendre en viager à un enfant ou à un membre de la famille éloignée, notamment pour alléger les droits de succession, ce type d’opération n’est pas sans risque
    Il existe en effet, une présomption de donation hors part successorale (donation déguisée).
    La loi présume que la vente moyennant rente viagère constitue une donation lorsqu'elle est consentie à un successible (héritier potentiel) en ligne directe du vendeur.
    Exemple : « la vente contre rente viagère conclue par une mère, au profit de l'une de ses filles, est présumée constituer une donation. »

    Cette présomption s’applique à une acquisition réalisée conjointement par un héritier et son épouse. En revanche, elle est exclue lorsque l'achat est réalisé par le biais d'une SCI dont l’héritier est associé.

    La concertation de tous ses enfants avant la vente en viager à l’un d’eux par le vendeur (crédirentier) est donc recommandée pour obtenir leur accord et donc éviter les conflits.

Que devient le locataire d’un bien vendu en viager libre ?

  • Dans le cadre d’une vente d’un bien en viager libre, l’acquéreur (débirentier) devient immédiatement pleinement propriétaire du bien
    Dès lors, lorsque ce bien est occupé par un locataire en vertu d’un contrat de bail d’habitation, celui-ci se poursuit dans les mêmes conditions que lors d’une vente classique.

    En conséquence, l’acquéreur (débirentier) aura la charge de la gestion locative du bien et percevra les loyers en contrepartie.

Comment se passe la revente d’un viager lorsque le(s) crédirentier(s) occupe(nt) encore le bien ?

  • L’acquéreur (débirentier) peut revendre à un tiers le bien qu’il a acquis
    Le second acquéreur achète alors un bien, éventuellement grevé des droits que le vendeur initial (crédirentier) s’est réservé (droit d’usage et d’habitation).

    Le plus souvent, la vente à un nouvel acquéreur s’effectue avec transfert de l’obligation de verser la rente.

    Sauf stipulation contraire (accord du crédirentier), l’acquéreur initial (débirentier) et le sous acquéreur deviennent tenus solidairement au paiement de la rente envers le vendeur initial (crédirentier).

Comment se règle la plus-value immobilière dans un viager ?

  • Le règlement de la plus-value immobilière dépend de la nature du bien vendu
    - Concernant la vente de la résidence principale : la plus-value résultant de la vente est exonérée d’impôt.

    - Concernant la résidence secondaire : si le vendeur (crédirentier) possède le bien depuis au moins 22 ans il n’a pas à payer la part correspondant à l’impôt sur le revenu. De plus, il est exonéré totalement d’impôt sur la plus-value dans le cas où il est propriétaire du bien depuis au moins 30 ans.

    - Mode de calcul de la plus-value : se calcule sur le prix fixé dans l’acte de vente (la valeur en capital de la rente, majorée le cas échéant du bouquet). (Art 150 VA du code général des impôts).

    La déclaration et le paiement sont effectués directement par le notaire au moment de la vente.

Que se passe-t-il si le vendeur décède dans les 20 jours ? Et dans l’année ?

  • Si le vendeur (crédirentier) est décédé dans les 20 jours d'une maladie dont il était atteint au jour de l'acte, le contrat de vente est nul
    Il est indifférent, dans ce cas, que l’acquéreur (débirentier) ou même le vendeur (crédirentier) aient eu connaissance de l'existence de cette maladie.
    Toute clause contraire est prohibée.

    Même si le décès intervient plus de 20 jours après la vente, les juges peuvent annuler la vente s’il est prouvé que l’acquéreur avait connaissance du décès imminent du vendeur (crédirentier).

Comment prend fin le viager ?

  • Le viager peut prendre fin de plusieurs façons
    En pratique, l'obligation de versement de la rente s'éteint automatiquement au décès de la personne sur la tête de laquelle la rente a été constituée.
    Si plusieurs têtes ont été désignées, la rente n'est entièrement éteinte que par le décès de la dernière d'entre elles.

    Le viager peut aussi prendre fin en cas de rachat ou de transfert de la rente (Cf. question 6).

Que se passe-t-il en cas de décès de l’acquéreur (débirentier) avant celui du vendeur (crédirentier) ?

  • Le décès du débirentier (acquéreur) ne met pas fin au contrat
    Ses héritiers devront donc poursuivre le paiement de la rente.

    En cas de non-paiement, le vendeur (crédirentier) aura la possibilité de forcer l’exécution du contrat ou d’actionner la clause résolutoire (cf. question 1).

Que se passe-t-il si le vendeur (crédirentier) quitte le bien pendant la durée du contrat ?

  • Il peut arriver que le vendeur (crédirentier) soit contraint de quitter les lieux avant son décès
    Dès lors que le vendeur (crédirentier) renonce à son droit d’usage et d’habitation, ce droit s’éteint.

    Dans la plupart des cas, les parties conviennent dès l'origine, qu'en cas de libération anticipée des lieux par le vendeur (crédirentier), celui-ci renoncera à ses droits de jouissance moyennant le versement d'un supplément de rente par l'acquéreur (débirentier).

Puis-je vendre en viager à un âge avancé (plus de 85 ans) ?

  • La vente en viager est fondée sur un aléa
    La longévité du vendeur (crédirentier), en fonction de son âge et de son état de santé. En l’absence d’incertitude sur ce point, la vente est frappée de nullité.

    Les Tribunaux retiennent que le grand âge du vendeur (crédirentier) ne supprime pas, à lui seul, le caractère aléatoire d’une vente en viager.

    L’appréciation de l’aléa relève du pouvoir souverain du juge.

    Il y a une probabilité d’insuffisance d’aléa lorsque l’acquéreur (débirentier) n’aura payé la rente que quelques mois.

    En pratique toutefois, la vente s’avère peu intéressante lorsque le vendeur (crédirentier) est en âge avancé.
    En effet, le bouquet comme la rente viagère atteignent de tels montants que le risque n'est pas acceptable pour l'acquéreur (débirentier), qui peut avoir à payer beaucoup plus que ce que l'espérance de vie laisser supposer.

Dans le cadre d’une vente en viager libre, la rente que verse le vendeur (crédirentier) peut-elle être inférieure à la valeur locative du bien ?

  • Cette question a été tranchée à plusieurs reprises par la Cour de Cassation, sur la base de l’article 1108 du code civil
    Cette dernière considère que la constitution d’une rente n’est pas valable si le montant des aréages est inférieur ou égal aux revenus du bien aliéné.

    Dès lors une vente dans de telles conditions encourt la nullité.
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